La promesse unilatérale de vente est un contrat spécifique dans le domaine de l’immobilier avec option d’achat, offrant un cadre sécurisé pour les parties concernées, que ce soit l’acheteur ou le promettant.
Ce contrat permet de déterminer les conditions et les modalités de la transaction immobilière.
Examinons de près la promesse unilatérale de vente, ses composantes essentielles, ainsi que les droits et obligations de chaque partie impliquée.
Sommaire
La promesse unilatérale de vente : un contrat particulier
C’est un contrat spécifique , à ne pas confondre avec la signature compromis signé chez le notaire dans lequel le promettant (vendeur) s’engage à vendre un bien immobilier à un bénéficiaire (acheteur) à des conditions déterminées.
Il est caractérisé par son coté unilatéral, c’est-à-dire qu’il n’engage que le promettant à respecter son engagement de vendre, et non le bénéficiaire à acheter. Ce dernier dispose d’un droit d’option, qu’il peut exercer dans un délai convenu entre les parties.
Le bénéficiaire et le droit d’option
Le bénéficiaire de la promesse unilatérale de vente est l’acheteur. Il dispose d’un droit d’option, lui permettant de choisir d’acquérir la propriété dans le délai convenu entre les parties.
En effet, le code civil et la loi prévoient que cette clause lui confère un avantage significatif, puisqu’il peut décider d’acheter ou non le logement, en fonction de ses intérêts et de ses possibilités financières.
Le droit est généralement exercé par le bénéficiaire en notifiant au promettant sa décision d’acheter, selon les modalités prévues dans le contrat. Ainsi, s’il décide d’exercer cette préférence, il doit en informer le promettant dans le temps imparti.
Le promettant et ses obligations
Le promettant est le propriétaire du bien immobilier qui s’engage à le vendre au bénéficiaire, selon les clauses fixées dans la promesse unilatérale de vente. Il doit donc respecter son engagement et vendre la maison si ce dernier exerce son option dans le délai convenu.
Parmi les obligations du promettant, on retrouve notamment la garantie des vices cachés, la garantie d’éviction et la garantie de conformité. Il doit également veiller à ce que la propriété soit en bon état et conforme aux normes en vigueur.
Comment fonctionne la rétractation dans la promesse unilatérale de vente ?
En France, la rétractation lors d’une transaction immobilière est un droit accordé à l’acquéreur lui permettant de revenir sur sa décision d’acheter sans pénalité, sous certaines conditions et dans un exécution précise.
- Délai de rétractation : Selon la loi, il bénéficie d’un temps de 10 jours à compter du lendemain de la première présentation de la lettre recommandée avec accusé de réception ou de la remise en main propre du compromis de vente dûment signée et accompagnée des annexes obligatoires. Il s’applique que l’acquisition concerne un logement neuf ou ancien.
- Exercice du droit : Pour exercer son droit, l’acheteur doit informer le vendeur de sa décision par écrit, généralement par lettre recommandée avec accusé de réception, avant l’expiration des 10 jours. L’acquéreur n’a pas besoin de justifier sa décision ni de payer de pénalités.
- Restitution du dépôt de garantie : S’il exerce son droit, le dépôt de garantie versé lors de la signature de la promesse unilatérale de vente (généralement équivalent à 5% à 10% du prix ) doit lui être intégralement restitué par le vendeur, sans retenue ni pénalité, dans un délai maximum de 21 jours à compter de la date de rétractation.
- Exceptions : Il s’applique pas à certaines transactions immobilières, notamment lorsqu’il s’agit d’une vente en viager, d’un terrain à bâtir ou d’une propriété acheté dans le cadre d’une vente aux enchères.
Renseignez-vous sur les modalités afin de respecter les délais pour exercer ce droit en cas de besoin, car une fois expiré, le bénéficiaire est engagé juridiquement à acheter le bien, sous réserve de l’obtention d’un financement si une condition suspensive relative au prêt a été prévue dans le compromis.
Quelles sont les conditions suspensives ?
Les conditions suspensives sont des clauses insérées dans un avant-contrat qui permettent de subordonner la réalisation de la transaction à la survenance d’un événement futur et incertain.
Si elles ne se réalisent pas dans le délai prévu, la conclusion de la vente est annulée et les parties sont libérées de leurs obligations. Voici quelques exemples de conditions suspensives couramment utilisées :
- L’obtention d’un prêt immobilier : C’est la plus courante. Elle protège l’acquéreur dans le cas où il ne parvient pas à obtenir le financement nécessaire pour acheter.
- La vente d’un autre logement : Cette condition suspensive est utilisée lorsque le bénéficiaire doit vendre une autre propriété pour financer l’acquisition du nouveau. Si la vente de la maison précédente ne se réalise pas, le compromis est annulée.
- L’obtention d’un permis de construire : Cette condition suspensive est souvent incluse lors de l’achat d’un terrain à bâtir. Si l’acheteur ne parvient pas à obtenir le permis de construire dans le délai prévu, la vente peut être annulée.
- L’absence de servitudes : Elle protège l’acheteur dans le cas où le bien immobilier est grevé de servitudes (droits de passage, d’écoulement des eaux, etc.) qui pourraient affecter sa jouissance ou sa valeur.
- La réalisation de diagnostics techniques : La transaction peut être subordonnée à la réalisation de diagnostics techniques (amiante, plomb, termites, etc.).
- La purge du droit de préemption : Elle vise à s’assurer que les autorités publiques (commune, département, etc.) n’exercent pas leur droit de préemption pour acquérir.
Ces conditions suspensives ne sont pas exhaustives et d’autres clauses spécifiques peuvent être ajoutées en fonction des besoins et des négociations entre les parties.
Quelle est la différence avec une synallagmatique ?
Dans un compromis ou une promesse synallagmatique, les deux parties s’engagent simultanément et réciproquement à conclure l’acquisition du bien immobilier aux modalités définies dans le contrat.
Le compromis a un caractère plus ferme que la promesse unilatérale de vente, car les deux parties sont engagées dès la signature du contrat, et la vente est conditionnée uniquement à la réalisation des conditions suspensives éventuelles.
Quels sont les effets sur les parties ?
La promesse unilatérale de vente est un contrat préliminaire par lequel le vendeur s’engage à vendre un bien immobilier à un acquéreur à un prix déterminé et pendant une période définie.
Les principaux effets sur les parties sont les suivants.
Effets sur le vendeur
Le promettant s’engage à vendre le bien immobilier au bénéficiaire, selon les conditions stipulées dans la promesse. Il ne peut pas vendre le logement à une autre personne sauf si l’acquéreur renonce à lever son option d’achat ou si le délai expire.
Obligation de délivrance : Si le bénéficiaire lève sa préférence dans les délais, le vendeur est tenu de délivrer la propriété en respectant les clauses prévues dans la promesse unilatérale de vente (état, livraison, etc.).
Enfin, le vendeur peut exiger le versement d’une indemnité d’immobilisation. Cette somme, souvent fixée à environ 5 à 10% du prix, est destinée à compenser le vendeur pour l’immobilisation de son bien pendant la durée.
Effets sur l’acquéreur de la promesse unilatérale de vente
Il dispose d’un droit d’option, c’est-à-dire qu’il peut décider d’acheter ou non le logement. Si l’acheteur décide de l’exercer, il doit notifier le vendeur de sa décision par écrit, généralement par lettre recommandée avec accusé de réception.
Par ailleurs, il verse une indemnité d’immobilisation, elle est généralement déduite du prix lors de la signature de l’acte authentique de vente chez le notaire. En revanche, s’il ne lève pas l’option, le vendeur conserve cette indemnité.
Enfin, il doit payer le prix convenu, déduction faite de l’indemnité d’immobilisation, le cas échéant.
La promesse unilatérale de vente doit être enregistrée auprès du service des impôts dans les 10 jours suivant sa signature pour être opposable aux tiers. Les parties doivent également respecter les conditions et les délais prévus pour éviter des litiges ultérieurs.
Quel est le délai dans la promesse unilatérale de vente ?
Le délai de la promesse unilatérale de vente est une période convenue entre les parties lors de la signature. Cet accord est un engagement unilatéral du vendeur à vendre le bien à l’acquéreur à un prix déterminé pendant une durée fixée, généralement comprise entre 2 et 3 mois, en fonction des négociations entre les parties.
Pendant cette période, l’acquéreur dispose d’un droit d’option, c’est-à-dire qu’il peut décider d’acheter ou non. S’il décide de l’exercer, il doit notifier le vendeur de sa décision par écrit, généralement par lettre recommandée avec accusé de réception.
S’il ne la lève pas dans le délai convenu, la promesse unilatérale de vente devient caduque et le vendeur est libre de proposer le bien à d’autres acquéreurs. En revanche, si le preneur lève l’option d’achat dans les délais, les parties sont tenues de conclure la transaction.
Notez que pendant la durée du contrat, le vendeur ne peut pas vendre le bien à un autre candidat, sauf si le preneur initial renonce à sa préférence ou si l’exécution des contrats expirent.
Enfin, la promesse unilatérale de vente peut être assortie d’une indemnité versée au promettant. Cette somme, souvent fixée à environ 5 à 10% du prix, est destinée à compenser le vendeur pour l’immobilisation pendant la durée de l’acte.
Cette indemnité est généralement déduite du prix lors de la signature de l’acte authentique chez le notaire. Si l’acquéreur ne souhaite pas lever l’option, le vendeur la conserve.
Que doit contenir le contrat ?
Le document relatif à la promesse unilatérale de vente doit contenir plusieurs éléments pour être valide et pour protéger les intérêts des parties. Voici une liste non exhaustive de 10 éléments clés qui doivent figurer dans le contrat.
- Le document doit clairement identifier le vendeur et l’acquéreur, avec leurs noms complets, adresses, dates de naissance, et éventuellement leur statut matrimonial.
- Il doit décrire précisément le bien immobilier concerné, avec son adresse, sa superficie, son type (maison, appartement, terrain, etc.), et éventuellement son numéro de lot dans le cas d’une copropriété.
- Le prix convenu entre les parties doit être clairement mentionné, ainsi que les modalités de paiement.
- Si une indemnité d’immobilisation est prévue, la promesse unilatérale de vente doit en préciser le montant, les modalités de versement, et les modalités de restitution en cas de levée ou de non-levée de l’option.
- Il doit préciser le délai pendant lequel l’acheteur peut lever l’option d’achat, ainsi que la manière dont il doit en informer le vendeur (généralement par lettre recommandée avec accusé de réception).
- Si des conditions suspensives sont prévues elles doivent être clairement énoncées dans le document, avec les délais impartis pour leur réalisation.
- La promesse unilatérale de vente doit mentionner les charges et servitudes éventuelles qui pèsent sur le logement, comme les taxes foncières, les charges de copropriété, ou les droits de passage.
- Les diagnostics techniques obligatoires (amiante, plomb, termites, etc.) et fournir leurs résultats, ou préciser que la réalisation est une condition suspensive.
- Le contrat doit rappeler le droit de rétractation du bénéficiaire et les délais applicables, conformément à la législation en vigueur.
- Enfin, il doit être daté et signé par les deux parties, ainsi que par les éventuels représentants légaux (notaire, avocat) ou mandataires.
Faites appel à un notaire ou un avocat spécialisé en droit immobilier pour rédiger ou vérifier le document relatif à la promesse unilatérale de vente, afin de vous assurer de sa conformité avec la législation.
Que faire si une des parties ne respecte pas ses obligations contractuelles ?
Si l’une des parties ne respecte pas ses obligations dans le cadre d’une promesse unilatérale de vente, plusieurs options sont possibles pour résoudre le litige sans passer par le juridique. La première étape consiste à échanger avec l’autre partie pour tenter de résoudre le différend à l’amiable.
Il peut s’agir d’une simple méprise, d’une erreur ou d’un retard involontaire. La communication peut permettre de clarifier la situation et de trouver une solution acceptable pour les deux parties.
Si la communication n’aboutit pas à une résolution du problème, il est possible d’envoyer une mise en demeure à la partie défaillante. Il s’agit d’un recommandée avec accusé de réception, dans laquelle vous exposez clairement les manquements et demandez qu’elle respecte ses obligations contractuelles.
Elle constitue une preuve de votre volonté de résoudre le litige à l’amiable et pourra être utilisée ultérieurement en cas de procédure judiciaire.
Consultez avocat ou un notaire pour obtenir des conseils juridiques adaptés à votre situation. Il pourra vous aider à comprendre vos droits et obligations, et vous guider dans les démarches à suivre.
Ensuite, si les démarches amiables ne parviennent pas à résoudre le litige, il est possible d’entamer une procédure judiciaire. Selon la nature du manquement, plusieurs actions peuvent être envisagées :
- Si l’une des parties ne respecte pas ses obligations essentielles, il est possible de demander au juge et à la cour la résolution de la vente et éventuellement des dommages et intérêts pour compenser le préjudice subi.
- Dans certains cas, le preneur peut demander l’exécution forcée de la conclusion de la vente, c’est-à-dire que le juge ordonne au vendeur de respecter ses obligations et de signer l’acte authentique. Cette option dépend des circonstances et n’est possible que si le bien n’a pas été vendu à un tiers.
- Enfin, si l’une des parties subit un préjudice du fait du manquement de l’autre, il est possible de demander à la cour des dommages et intérêts pour compenser ce préjudice.
La procédure judiciaire peut être longue et coûteuse, et il est donc préférable d’épuiser toutes les autres options amiables avant d’y recourir. Un professionnel du droit immobilier pourra vous accompagner et vous conseiller tout au long de la procédure.